Stérilisation précoce

Pour l’éleveur passionné, il est souhaitable que des sujets non destinés à la reproduction, et vendus comme animaux de compagnie, ne soient pas accouplés. Face à ce problème, les éleveurs Outre-atlantique pratiquent depuis de nombreuses années (plus de 15 ans) la stérilisation dite « précoce ».

 
Stérilisation précoce et idées reçues
La croissance
On dit souvent que la stérilisation réalisée lors du jeune âge entraîne une croissance réduite, et donc de petits individus. Or, les hormones sexuelles (testostérone et œstradiol) interviennent dans la fermeture des cartilages de croissance, ce qui pourrait au contraire laisser penser à une croissance plus importante. Des études statistiques, réalisées aux États-Unis, ne montrent pas ou très peu de différence de fermeture des cartilages de croissance et de taille adulte, que le chat ait été stérilisé à 7 semaines ou à 7 mois. Éventuellement, il faut alors s’attendre à ce que le chaton soit très légèrement plus grand en fin de croissance.
Les calculs urinaires chez le mâle
La castration précoce du chat mâle a longtemps été accusée de favoriser l’apparition de calculs urinaires, par diminution du diamètre de l’urètre (conduit reliant la vessie au méat urinaire). Des mesures ont été réalisées en comparant les diamètres urétraux de chats castrés à 7 semaines et à 7 mois et n’ont montré aucune différence. La castration précoce n’est donc pas en soi un risque supplémentaire de calculs urinaires.
L’obésité
Bien que l’obésité puisse survenir chez tous les chats (castrés ou entiers) et que l’activité et la nourriture jouent un rôle prépondérant, les animaux castrés ont un risque d’obésité plus élevé, du fait d’une diminution des besoins énergétiques liés à la castration.
La stérilisation précoce n’entraîne en tous cas pas de hausse de ce risque par rapport à une stérilisation plus tardive. Il convient, quel que soit l’âge de l’opération, d’adapter des mesures préventives de la prise de poids.
Les avantages de la stérilisation précoce

Les tumeurs mammaires
Les chattes stérilisées ont environ sept fois moins de risques que leurs congénères intactes de développer une tumeur mammaire. Chez la chatte, ces tumeurs sont d’ailleurs souvent de très mauvais pronostic (90% de malignité). Pour réduire ce risque au maximum, il convient de stériliser les chattes avant leurs premières chaleurs, ce qui n’est pas toujours le cas des femelles opérées aux alentours de 7 ou 8 mois.
La reproduction non désirée
Selon le même principe, nombreux sont les propriétaires de chattes qui pensent bien faire en attendant que les premières chaleurs de la femelle soient passées pour pratiquer la stérilisation, voir même qui partent du principe qu’une chatte a « besoin » d’avoir une portée dans sa vie. Cette position, terriblement anthropomorphique contribue au développement de la population de chats errants , puisqu’il n’est pas toujours facile de placer les chatons issus de ces portées.
Pour les chattes de race, cela conduit fréquemment à deux situations : soit une mésalliance avec un sympathique (mais néanmoins peu adapté) chat de gouttière, soit un accouplement non raisonné avec un mâle de la même race, mais sans réelle sélection.
L’anesthésie du chaton : un risque majeur ?
Il est évident que l’anesthésie d’un chaton de 2 mois est plus délicate, et nécessite une expérience particulière. Ceci étant, pratiquée dans de bonnes conditions, elle ne présente pas plus de risques que l’anesthésie d’un adulte.

La stérilisation précoce est une alternative à la stérilisation tardive, qui doit progressivement être prise en compte en Suisse. Pour le chaton de race, comme pour celui de gouttière, c’est en tous cas un moyen infaillible d ‘éviter la naissance de portées non désirés.